mercredi 25 octobre 2017

Le MALE européen n'a pas (plus ?) la gaule

C'est une information de la lettre spécialisée AeroDefenseNews : Dassault Aviation a rapatrié en
France la trentaine d'ingénieurs qu'il avait envoyé à Manching travailler chez Airbus au futur MALE européen. La lettre évoque des "divergences" qui sont forcément "mineures" puisqu'on sait, par ailleurs, que ce programme figurait sur le haut de la pile des sujets qui ont fait le buzz du sommet franco-allemand de la fin juillet.
A notre connaissance, le projet manque surtout pour l'instant d'un cap définitif, et ce qui va avec, les euros. Or chacun des pays actionnaires du programme a son calendrier.
C'est Eric Trappier qui avait révélé cet été, en réponse à une question de ce blog, qu'il avait envoyé en Allemagne des ingénieurs -et certains faisaient la navette- plancher sur ce programme emblématique de la nouvelle ère de coopération européenne, et notamment franco-allemande que Paris et Berlin souhaitent mettre en place.
Seulement le ménage à quatre -l'Espagne a rejoint le trio franco-germano-italien- reste forcément plus complexe qu'à deux (le couple initial), et surtout, les Allemands, qui ont réussi à obtenir un domination pour un chouya de pourcents dans le programme, et en remerciement de services rendus, ont fait valoir leurs biceps -en euros- pour imposer une formule bimoteur à leurs partenaires.
Le motif étant que pour voler au-dessus de l'Allemagne, il faut en avoir deux.
On sait que c'est faux puisque tous leurs drones majeurs jusqu'à maintenant ont été des échecs, mais n'avait qu'une (turbine).
Bref, la vision d'Airbus est surtout qu'un bimoteur emporte plus de charge, donc peut se prêter éventuellement plus à l'export... mais aussi à plus d'emport de charge... Airbus. Mais aussi, coûte plus cher à produire : en France, on est moins désoeuvré qu'en Allemagne, moins argenté aussi, il faut donc arbitrer entre plein de priorités... et donc répartir la ressource.
Côté français, justement, on observe une prudence de sioux sur ce sujet hautement politique. Florence Parly ne s'est contenté de l'évoquer que par un adroit contournement, en espérant qu'il pourrait emporter des armements, c'est en tout cas la vision française.
Un petit coup de fouet sur ce sujet en mal d'influx nerveux ne serait sans doute pas de trop.

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