vendredi 19 mai 2017

Le baptême terrain du chef des armées Emmanuel Macron

A part la présence de cordon bleu sur la liste du menu de ce midi au mess de Gao, on sait très
précisément ce que fera Emmanuel Macron sur la base militaire française, aujourd'hui, lors d'une visite express à l'américaine, au milieu des troupes. Avec lui, Jean-Yves Le Drian passé au quai d'Orsay, qui connaît les moindres recoins de la base malienne, et Sylvie Goulard qui effectue, elle, sa première rencontre avec d'autres militaires que ceux postés à Brienne.

Par souci de sécurité, ce blog a choisi de ne pas livrer tous les détails disponibles sur cette visite, ni de les livrer dans l'ordre : la base de Gao est en principe contrôlée, mais elle reste potentiellement sous le tir de roquettes des djihadistes, et tout aéronef qui en décolle ou y atterrit peut se retrouver sous le feu adverse. C'est aussi cela la réalité de Gao, plus de quatre ans après sa libération par les commandos du COS, après une action hardie, suite d'une manoeuvre conçue par le général Christophe Gomart.
Le président français doit rencontrer à deux reprises dans la journées son homologue malien, monté spécialement de Bamako. IBK est le premier chef d'état africain que rencontre Emmanuel Macron depuis sa prise de fonction.
Mais cet incontournable dialogue politique ne représente qu'une fraction infime du temps qu'il passera à Gao, prévu et annoncé dès la campagne électorale. Si certains ont vu une onction avec quelques kilomètres de VLRA sur les Champs Elysées, c'est bien à Gao que va avoir lieu son baptême de chef des armées, sous l'oeil des caméras (ce qui n'est pas le cas évidemment pour le travail mené par l'amiral Bernard Rogel pour initier le nouveau président).
Sur mon twitter hier, j'expliquais qu'un tel évènement a évidemment créé un bouchon média que l'Elysée a eu du mal à arbitrer, tranchant finalement avec une vingtaine de média. Ni trop, ni pas assez : le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a expliqué que ce volume restait contraint par nature, du fait des conditions de sécurité au Mali. En arrière-plan, la nouvelle équipe souhaite aussi apparemment entourer le président de journalistes expérimentés dans les domaines dans lesquels il se déplace, donc pas forcément issus de la traditionnelle presse présidentielle. Le package d'aujourd'hui mêle en fait des journalistes politiques, diplomatiques, spécialistes de l'Afrique et quelques rares spécialistes de la défense. On appréciera en découvrant ce soir la couverture de cette première immersion dans les armées.
Emmanuel Macron déjeunera au mess au milieu des soldats. Un bâtiment en dur, dans lequel les militaires de tous grades se retrouvent pour quelques minutes après avoir pioché sur une chaîne comme on en trouve dans toutes les bases françaises.
Côté opérationnel pur, le chef des armées aura un briefing privé avec le COMTF Sabre (celle qui traque les terroristes les plus dangereux) et le chef de Barkhane, sur le départ.
La base de Gao ne sera pas en vraie effervescence, car elle est en fait en pleine relève, une période traditionnellement calme. Emmanuel Macron croisera des fantassins (y compris maliens), des équipages d'hélicoptères de l'armée de terre, l'équipage mixte armée de l'air/service de santé des armées du Casa Nurse (il doit aussi visiter l'antenne chirurgicale), mais aussi des tringlots et des opérateurs de la TF Sabre.
Hier, son entourage ne s'est pas hasardé à livrer le contenu de son discours aux troupes. Parlera-t-il de la fameuse task force contre terroriste interservices (une bonne idée) qu'il souhaite créer ? Reviendra-t-il sur l'effort nécessaire ? A-t-il déjà compris que les 2% doivent être ralliés rapidement comme le plaide le CEMA? Les militaires attendent le message du commandant en chef.

Mes photos et infops sur le twitter @defense137.