mardi 7 juillet 2015

Un Louvois (de l') explosif

L'affaire de Miramas rappelle à bien des égards l'affaire Louvois : c'est la faute à personne.

Ou plutôt si, c'est la faute du budget de la défense, qui a sacrifié, depuis des années, les crédits d'infrastructure. On peut penser que l'absence de caméras et de vrais barrières dissuasives est la conséquence, lointaine ou directe, de ces carences.
L'impunité avec laquelle les voleurs de Miramas ont procédé démontre à quel niveau les critères du site étaient bas.
C'est la faute à Sentinelle aussi. A mettre des militaires devant les monuments, les écoles, les sites confessionnels, on ne les trouve plus dans leurs propres enceintes. Il faudra néanmoins, factuellement, savoir si Miramas avait réellement perdu des patrouilles et des cynos à cause de Sentinelle. Ou si, comme partout, il n'est pas plus facile d'y pénétrer de nuit que de jour car il y a moins de personnel sur site la nuit.
Peut-on dire que les chefs d'états-majors sont responsables ? Non : ils ont fait avec ce qu'ils avaient, c'est-à-dire de moins en moins. Les effectifs des protection défense ont été sacrifiés depuis une décennie, et les recrutements lancés il y a quelques semaines dans la marine (+500) et dans l'armée de l'air (+400) ne feront que ramener l'effectif au niveau auquel il était avant les dernières coupes.
Armée de l'air et marine sont, rappelons-le, celles qui disposent de matériels les plus coûteux et rares, y compris des armes nucléaires, on ne peut donc pas dire que ces remises à niveau soient du luxe.
Le ministre actuel était sans doute conscient de toutes ces carences, puisqu'il a créé cette année une direction de protection des installations de la défense (DPID), confié à un capitaine de vaisseau de la marine. Avec une vingtaine de personnels seulement, on peut dire que cette structure ne doit pas manquer de travail.
Commander, c'est prévoir, donc on n'imagine pas que les militaires ne soient pas, localement, conscient de leurs propres vulnérabilités. Les dossiers ont sans doute été écrits, ici et là, sans doute à Miramas, butant toujours sur le même problème : les euros et les procédures.