vendredi 24 avril 2015

Une chaîne pas que pour la Pologne

Il y a les qualités du matériel, la fabrication locale, le relationnel entre les deux ministres de la
défense, mais c'est peut-être ce petit détail qui a permis d'enlever la décision polonaise : la future chaîne Caracal de Pologne pourra aussi assembler des machines pour d'autres contrats exports remportés par Airbus Helicopters. Le Caracal est le nom militaire du H225, utilisé dans le civil pour le transport VIP et offshore, et dans le militaire pour le transport tactique, le sauvetage de combat, les opérations spéciales et les missions navales. Les versions civiles et militaires partagent la même cellule et la même avionique.

Cette clause n'est pas nouvelle, puisqu'elle faisait partie aussi du contrat brésilien remporté par Airbus Helicopters pour 50 Caracal.
Airbus Helicopters explique que la chaîne de Marignane fabrique des Caracal et des EC225 (civils) pour les contrats déjà notifiés, mais que la future chaîne polonaise pourrait être amenée à fonctionner pour des marchés autres que que la Pologne, civils et militaires. Elle fonctionnera dès 2017 (un petit challenge), et livrera tous les appareils prévus au contrat : aucun ne sera assemblé en France assure l'industriel.
L'assemblage en Pologne et en France n'a pas, évidemment, le même coût, du fait des différentiels de salaires et des charges sociales, cette chaîne est donc pour Airbus Helicopters la possiblité de vendre des H225 civils ou militaires à un prix moindre, ou d'augmenter son bénéfice. Ou encore, à terme, de proposer des H225Xe comme la société propose déjà des Cougar Xe low cost. Sikorski, concurrent malheureux du marché remporté par Airbus, s'était précisément installé en Pologne pour ces raisons : il y assemble un version low cost de son Blackhawk, l'UH-60M.
D'un point de vue industriel, c'est aussi proposer aux clients une possibilité d'être livré plus rapidement, car sur des appareils populaires comme les H225, les délais d'attente peuvent s'allonger.
Vu sous cet angle, il n'y a donc pas destruction d'emploi en France, puisque cela peut contribuer à développer les ventes. En outre, la chaîne d'assemblage ne fait qu'assembler des composants pour l'essentiel produits en France.