vendredi 20 janvier 2012

Les mesures de précaution inapplicables (actualisé)

A titre conservatoire, la France a stoppé net ce matin les opérations conjointes avec l'armée afghane. Les insurgés ont ainsi obtenu l'effet majeur qu'ils attendaient. Sans l'armée française, aujourd'hui, l'ANA ne peut pas seule tenir ni la Kapisa, ni la Surobi.
Mais pour l'armée française, impossible de "sortir" les forces afghanes des FOB où elle-même est installée. Sur certaines d'entre elles, l'ANA est en charge des périmètres extérieurs, et fait donc partie de l'équation capacitaire du site.
Des civils afghans font partie intégrante des FOB, réalisant des petits travaux d'infrastructure, voire plus. Jeter ces civils afghans comme des malpropres, c'est les jeter dans les bras des insurgés, qui seront ravis de les compter parmi eux, et de récolter du renseignement sur les forces françaises.
Sans OMLT, sans conseillers d'Epidote, sans POMLT (ils sortent chaque jour avec la police afghane), la France perd ainsi le crédit qu'elle avait patiemment gagné dans le pouvoir afghan et une partie de la population.
Le port permanent d'armement est aussi rendu complexe par le fait que les soldats français n'ont pas de double dotation, ce qui était pourtant prévue après Uzbeen. Comme on l'a écrit ici, des holsters avaient été achetés, et l'armée de terre avait récupéré un premier lot de PAMASG1 auprès de la gendarmerie. L'équipement a toutefois été limité aux seuls OMLT.
Cette deuxième affaire pose clairement le problème, bien connu, de l'ingérence. Le tour que prennent les évènements rend incontournable un renforcement des effectifs de conte-ingérence sur place, et un vrai travail de ce type, dans les rangs de l'ANA. L'Afghanistan est déjà le premier théâtre, en effectifs, de la DPSD, avec plus de 20 personnels. La DPSD a déjà permis de mettre en déroute des ingérences, notamment en démasquant des interprètes travaillant en sous-main pour l'insurrection, un de nos défauts de cuirasse. Plus discrètement, la DPSD traque aussi les fuites dans les rangs des effectifs sur place, notamment via internet. Une surveillance continue des flux internet, particulièrement de Facebook, est notamment effectuée. Plusieurs militaires français ont été ennuyés, pour ces raisons, ces derniers mois.

Les trois éditions successives de l'attaque de ce matin :
http://lemamouth.blogspot.com/2012/01/quatre-francais-tues-en-sud-kapisa-3e.html

http://lemamouth.blogspot.com/2012/01/quatre-francais-tues-en-sud-tagab-2e.html

http://lemamouth.blogspot.com/2012/01/quatre-francais-tues-en-sud-tagab.html