dimanche 29 août 2010

L'EATC démarre mercredi

Comme ce blog l'augurait il y a tout juste un an, le commandement européen du transport (EATC) démarre pour de bon, mercredi prochain. C'est une nouvelle avancée concrète, et une nouvelle étape dans les initiatives européennes de l'armée de l'air, depuis 15 ans. D'un côté, avec les britanniques, dès 1994, qui a débouché sur le groupe aérien européen (GAE), essentiellement porté sur les questions d'interopérabilité. Là où l'EATC, initié dès 2003, ouvrait la boite de Pandore d'une mutualisation croissante. Sur un sujet qui peut s'avérer parfois sensible, c'est donc une partie non négligeable de la programmation des vols qui va sortir du territoire pour rallier les Pays-Bas.
Avec, une vaste corbeille dans laquelle les membres mettront la quasi-totalité de leurs moyens de projection tactique et stratégique, soit un peu moins de 200 appareils. Dans dix ans, l'essentiel de cette flotte sera constitué, sauf nouvel accident industriel, d'A400M, et d'Hercules.
Certes, comme il y a un "black ATO" avec les Américains, chaque pays conservera son activité discrète avec un parc réservé : celui des opérations spéciales, des opérations clandestines, et des "vols gouvernementaux" pour emprunter un doux euphémisme. Il y aura forcément, aussi, des "caveats", liés à la culture nationale, et à l'intérêt de la population lcoale : peu de chances, ainsi, qu'un Transall allemand aille chercher des ressortissants français sous le feu dans le centre de l'Afrique (on me rétorquera, de toute façon, que ce n'est pas l'esprit de l'EATC).
Mais c'est bien une boîte de Pandore que l'on ouvre, car si cela est possible pour des avions-cargos, cela doit aussi être possible pour le reste, à charge pour des états-majors et des politiques européens de s'intéresser un peu au sujet...
Or dans le "reste" des sujets d'intérêt, et malgré une disette budgétaire généralisée qui devrait, au contraire catalyser les énergies et les idées, le bilan reste symptomatiquement très pauvre, à part un petit programme sur les hélicoptères (sur les parcs des ex-pays de l'est), et un autre sur un laboratoire IED, tous deux défendus -et obtenus- par la France (1).

(1) on pourrait y rajouter l'accord franco-britannique sur les crash programs, mais qui n'est qui bilatéral, et qui, à ma connaissance, n'a pas servi. Le cas de l'opération Atalante étant lui aussi un beau succès, après celui de l'opération Artémis (2003), puis de l'Eufor (2008). Avec le même point commun, c'est toujours la France qui impulse et qui met le plus de moyens...